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Politique et complexité

Janine Guespin-Michel

Ref.: Doc_EM_07
Disponibilité: Disponible Hors stock
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Le monde, la société sont de plus en plus complexes. S’agit il du constat de notre incapacité à en comprendre l’évolution, où d’une propriété qui appelle des outils renouvelés pour la mieux maîtriser ? La pensée ‘commune’, le sens commun, souvent linéaires, unilatéraux, voire fatalistes, causent un déficit de compréhension de cette réalité complexe, responsable de bien des échecs dans l’action. Face à cette pensée il faut une pensée du complexe et des outils conceptuels peuvent y aider. La dialectique matérialiste est le premier de ces outils, qui nous invite à nous attacher aux transformations, aux rapports, aux contradictions, et aux modifications qualitatives. Depuis le dernier tiers du siècle dernier, un autre ensemble de connaissances et de pratiques issues des sciences de la nature et des sciences de la société, les sciences de la complexité, permet d’enrichir encore la compréhension de l’évolution du monde par la prise en compte de l’ensemble des interactions en jeu lors d’un processus complexe : interactions en réseaux qu’il faut étudier globalement, interactions non linéaires qui conduisent à l’émergence de propriétés nouvelles, inattendues, (bifurcations, multiplicité des possibles, présence de l’aléatoire au coeur même de la nécessité) ou encore qui conduisent à des organisations efficaces sans chef d’orchestre…Il y a là un trésor de concepts et de pratiques qui permettent d’élargir l’horizon des analyses et des luttes, et qui devraient soit enrichir et actualiser la dialectique matérialiste, soit s’articuler avec elle, pour servir aux militants de la transformation sociale. Mais pour cela il faut vaincre des réticences et il faut ouvrir des chemins, il faut d’une part faire partager le parti pris de la complexité, et d’autre part montrer la multiplicité des outils permettant la pensée du complexe. Certains d’entre eux peuvent être trouvés en utilisant des concepts issus de sciences de la complexité. Ce texte montre, à partir d’un exemple de la vie politique récente (le mouvement antilibéral de mai à décembre 2006), comment quelques uns de ces concepts, peuvent aider l’analyse politique. Il s'agit ici de fournir un allié à la réflexion politique et non de la remplacer. De même, le parti pris de la complexité peut aider l’organisation politique, comme l’illustre l’utilisation de la science des réseaux pour penser la cohérence entre la structure d’un réseau militant et ses objectifs. En aucun cas ces outils ne sauraient se réduire aux quelques uns (issus des sciences de la nature) utilisés ici, et c’est pourquoi ce texte appelle aussi à une co-élaboration de ces outils. A lui seul cet outillage conceptuel ne permet pas de donner sens au monde, mais privé de ces outils l'analyse du monde peut perdre tout sens, en passant à côté de la complexité, en la niant, ou en s’y perdant.