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Sarkozy ou l'hégémonie du néolibéralisme

Joachim Bischoff, Elisabeth Gauthier

Ref.: Doc_EM_06
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Dans la société française – où malgré la vive critique du mode de production capitaliste et du marché, ceux-ci sont considérés comme des formes incontournables – Sarkozy a su rendre crédible qu’il y aurait tout de même de la marge pour l’intervention politique et qu’il saurait, malgré son soutien inconditionnel au néolibéralisme, l’utiliser en faveur de la rénovation de la France. Plusieurs conflits sociaux et politiques de ces dernières années montrent que l’hégémonie néolibérale en place depuis un certain temps connaît ces dernières années de fortes contradictions et qu’une grande partie de la population est insatisfaite de la réalité sociale. Sarkozy a saisi à sa façon la division sociale et le fort courant d’insatisfaction : il a présenté une ligne politique dont les éléments clés sont le libéralisme efficace, l’autorité, le volontarisme politique, la présence active de la France en Europe et dans le monde, la discrimination positive, la reconnaissance du mérite individuel au travail et dans la société. Fondamentalement, on ne peut s’expliquer le succès de Sarkozy que si on l’interprète comme projet politique visant le dépassement des contradictions manifestes de la politique néolibérale. Certes, un processus de désillusion à l’égard de la politique concrète de Sarkozy commence à cheminer. En effet, les contradictions de la politique néolibérale ne peuvent se résoudre autrement qu’à travers un changement radical de politique. Mais il faut aussi voir que si la gauche estime à juste titre que la politique de Sarkozy constitue l’offensive la plus antisociale depuis les cinquante dernières années, elle n’a pas réussi jusqu’à présent à rassembler ses forces à côté des luttes syndicales en faveur d’actions communes et de propositions alternatives. Au total, la gauche n’a pas su utiliser ses atouts pour affaiblir sensiblement l’hégémonie du néolibéralisme aux élections de 2007. C’est Sarkozy qui, saisissant l’aspiration que le référendum traduisait à un « retour » de la politique, a su mettre à profit le résultat de 2005, mais en faveur de la poursuite et du renouvellement d’un projet néolibéral.